jeudi 31 mars 2011

Les racines du théâtre

  • Mais d’où vient cette chose étrange que l’on appelle théâtre ?


Notre proximité avec le XXe siècle ne doit pas réduire notre vision du théâtre aux formes symboliques, idéalisées et intellectuelles qu'il prit à cette époque.

Le théâtre a une origine sacrée : c'est au cours des cérémonies consacrées au Dieu grec Dionysos qu'il fit ses premiers pas. Mais le théâtre est aussi (et avant tout !) un art lié à la fête : s'il est le Dieu de l'hiver, de la fête des morts et de son dépassement par la conquête de l'immortalité, Dionysos est aussi le Dieu du vin, du sexe et de tous les plaisirs charnels.

Dans sa forme la plus profonde, le théâtre est un hymne joyeux au corps et l'Univers qui l'a fait naître. Le jeu théâtral est d'abord un jeu tout court. Pour comprendre ce qui peut pousser un groupe d'excentriques à enfiler des costumes étranges et à réciter des paroles décalées devant un public ravi, il suffit de nous replonger dans notre enfance : moi je serais la princesse et toi le prince, je serais le cowboy et toi l'indien.

Bousculer les tabous, raviver l'espoir chez le petit peuple opprimé, faire vibrer la corde héroïque de l'ouvrier d'usine, faire rire et pleurer, choquer, rassurer, approuver, contester, le théâtre est un jeu de l'émotion, même si les acteurs et auteur récents ou ressenti le besoin d'en faire aussi un jeu d'esprit. N'en déplaise aux coincés de tous bords, le théâtre obscène, drôle et vulgaire, la comedia dell'arte, le théâtre forain, la farce et le vaudeville représentent la colonne vertébral de l'art dramatique. C'est parce qu'ils l'avaient parfaitement compris que Molière et Shakespeare sont devenus et restent les pilliers de cette forme d'expression.

Le théâtre est un art populaire, vivant et festif. C'est à travers cette vision joyeuse que je vous invite à découvrir son histoire :

Le théâtre tel que nous le connaissons remonte à la Grèce Antique. Ayant une origine religieuse, il est synonyme de cérémonie et de célébration. Au Vème siècle, il prend une importance majeure dans l'activité de la cité et constitue un lieu de réflexion sur de nombreux thèmes. C'était à la base une sorte de choeurs, de chants passionnés, enthousiastes, accompagnés de danses rapides en l'honneur de Dionysos.

Masque de scène




  • Le déroulement des représentations théâtrales ?


Avant la représentation, la troupe défilait devant le public, la statue de Dionysos était placée sur le théâtre. On proclamait ensuite le nom du poète. On s'y rendait la tête couronnée comme pour une cérémonie religieuse. Les grandes représentations théâtrales duraient cinq jours de suite, du lever au coucher du soleil. Contrairement aux pièces de théâtre modernes, dans la forme primitive du théâtre, le protagoniste jouait à lui seul tous les rôles. Il s'agissait de créer un support pour la communication avec les dieux.

Les représentations organisées par l'état prenaient la forme d'une compétition entre plusieurs rivaux. Chaque spectateur recevait à l'entrée un jeton portant une lettre de l'alphabet désignant la section des gradins où se trouve sa place. Le prix de l'entrée était raisonnable et permettait d'assister à toutes les représentations de la journée. Chaque poète tragique présentait trois tragédies et un drame. Pour les comédies, cinq poètes présentaient chacun une pièce. L'auteur qui avait crée la meilleure pièce se trouvait récompensé par un bélier.
Théâtre de Corinthe


Représentation de Dionysos 




  • Des les lieux et les accessoires ?


Les représentations théâtrales se déroulaient dans un édifice à ciel ouvert. Les représentations n'étaient donc possibles qu'en plein jour et quand le temps le permettait. Le théâtre comprenait en son centre l'orchestra, une aire circulaire de 20 à 30 mètres de diamètre, en terre battue, prévue pour les évolutions du choeur . Les gradins étaient en général orientés vers le sud.Les places des spectateurs variaient en fonction de leur importance.Les places privilégiées étaient pour les religieux. Les plus hautes pour les pauvres.Seuls les hommes y assistaient.

Amphithéâtre de la Grèce Antique



Ainsi, durant des siècles, le théâtre a été présent dans les sociétés. C'est un art capable de transmettre non seulement des idées mais des émotions. Il s'adresse donc à tous, instaurant une communication. Il permet de joindre l'utile à l'agréable, car c'est en même temps un divertissement et un lieu de rassemblement. Il permet également de créer un lieu propice à la discussion et à la créativité pour toutes les générations.

Biographie du dramaturge : Ionesco


Eugène Ionesco, né Eugen Ionescu le 26 novembre 1909 à Slatina (Roumanie) et mort le 28 mars 1994 à Paris, est un auteur dramatique et écrivain roumain et français. Il passa une majeure partie de sa vie à voyager entre la France et la Roumanie. Représentant du théâtre de l'absurde, il a écrit de nombreuses œuvres. Il est le fils d'un juriste roumain travaillant dans l'administration royale ; sa mère est la fille d'un ingénieur français , la jeune famille émigre à Paris où le père veut passer un doctorat il retourne ensuite au pays , Restés à Paris, Ionesco et sa jeune sœur Marilina sont élevés par leur mère qui les fait vivre comme elle peut.
En 1928, il commence des études de français à Bucarest et il fait la connaissancen de sa futur femme avec qui il restera toute ça vie, Rodica Burileanu, Ils se marient en 1936.

En 1938 Ionesco depuis Paris il fournit des informations aux revues roumaines sur les évènements littéraires de la capitale. Après la défaite de la France lors de la Blitzkrieg de mai-juin 1940, lui et sa femme rentrent en Roumanie. Tout change après l'alliance de la Roumanie avec l'Allemagne et son entrée en guerre contre l'Union soviétique ; cette fois Ionesco préfère revenir en France en mai 1942. A présent la France qui est plus calme et il y reste définitivement avec son épouse, d'abord à Marseille, puis à Paris. C'est là que naît leur unique enfant Marie-France le 26 août 1944. Le couple connaît alors une période de grande gêne financière ; Ionesco entre comme correcteur au service d'une maison parisienne d'édition juridique et y reste jusqu'en 1955.
En 1947, inspiré par les phrases d'exercices de L'Anglais sans peine de la méthode Assimil, Ionesco conçoit sa première pièce La Cantatrice chauve, qui est jouée en 1950. 1950, il prend la nationalité française. Il continue d'écrire des pièces, comme La Leçon (représentée en 1951) et Jacques ou la soumission qui font de lui un auteur de théâtre français à part entière et un des dramaturges les plus importants du théâtre de l'absurde — même s'il ne cessera pas de réfuter ce terme, trop réducteur à ses yeux. En automne 1957 paraît Rhinocéros, nouvelle pièce dans laquelle Ionesco manifeste son effroi devant l'éclatement contagieux du patriotisme chauvin et du racisme. En automne 1957 paraît Rhinocéros, nouvelle pièce dans laquelle Ionesco manifeste son effroi devant l'éclatement contagieux du patriotisme chauvin et du racisme. Comme la pièce touche en France des sujets trop délicats, c'est à Düsseldorf qu'elle est représentée pour la première fois en 1959, et le public allemand y voit pour sa part une critique du nazisme - interprétation qu'on se hâte de reprendre en France quand Rhinocéros est mis en scène en 1960, à Paris, qui a retrouvé son calme. Pendant l'hiver 1958-1959 Ionesco développe la pièce Tueur sans gages à partir du récit Oriflamme.

En 1961-1962 naît Le roi se meurt, allusion voilée au déclin de la puissance coloniale française ; en 1962, c'est Délire à deux, une nouvelle, et Le Piéton de l'air, une pièce de théâtre.

En 1962 également, paraît sous le titre Notes et contre-notes une collection d'articles et de conférences de Ionesco sur son théâtre. En 1964, Düsseldorf est une fois de plus témoin d'une première de Ionesco : La Soif et la faim. Pour la première fois dans la même année, une de ses pièces, Rhinocéros est mise en scène dans son pays natal, la Roumanie. Ce sont les années de succées de Ionesco.

En 1975, il donne sa dernière pièce, L'Homme aux valises. Après quoi Ionesco campe sur sa position d'auteur de théâtre reconnu, jouissant d'une gloire incontestée, et se tourne davantage vers d'autres genres, en particulier l'autobiographie.

Dans les années 1980 et 1990, Ionesco, dont la santé est de plus en plus mauvaise, sombre dans la dépression. Il utilise alors la peinture comme thérapie.

Quand il meurt à Paris, à l'âge de 84 ans, pour être enterré au cimetière du Montparnasse, Ionesco est non seulement roi sans couronne du théâtre de l'absurde, mais il est aussi considéré comme l'un des grands dramaturges français du XXe siècle.


                                                           

" La vérité est dans l'imaginaire " - Ionesco

mardi 22 mars 2011

Synthése sur Le Roi se meurt...

Pour synthétiser rapidement sur l'œuvre de Ionesco le Roi se meurt,est une pièce de théâtre en un acte, créée à l'Alliance française le 15 décembre 1962 dans une mise en scène de Jacques Mauclair on observe principalement une dissolution des personnages dans une crise générale d’identité ; une dissolution des valeurs dans l’insignifiance ; enfin, une dissolution de la confiance portée dans les pouvoirs du langage. Ce théâtre met en lumière la faillite des idéologies. Il part des vérités premières, prises au source du comique dans La Cantatrice Chauve, et passe par l’incarnation des angles sociaux, avec La Leçon et Rhinocéros, pour aboutir à une méditation sur l’impuissance de l’homme face à la mort lente.

Voici un extrait vidéo du " Roi se meurt " , où ici Michel Bouquet interprète Bérenger Ier



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Le Théâtre de l'Absurde

Dans les années 1950, le théâtre de l’absurde né des controverses d’après-guerre qui touchent les fondements mêmes de la littérature (langage, personnage, temps, espace...). Certains auteurs comme Samuel Beckett, Eugène Ionesco, Jean Genet ou Arthur Adamov, s’illustrent dans ce nouveau genre.
 
Le traumatisme de la Seconde Guerre Mondiale suscite chez les intellectuels un débat essentiel, l’écrivain doit-il s’engager dans le débat politique et public pour éviter que de pareilles horreurs ne se reproduisent ? D’autant plus que beaucoup d’écrivains viennent de vivre des expériences affreuses qui vont contribuer à l’apparition d’une littérature de la dérision. De plus, la culture américaine tant à s’imposer dans un contexte de Guerre Froide, laissant perplexe les auteurs du théâtre de l’absurde et du Nouveau Roman.
 
Alfred Jarry
avec Ubu roi (1896) qui n’hésite pas à agresser le public pour que celui-ci sort choqué du théâtre (attaque contre les normes morales et linguistiques, contre les valeurs établies, contre l’esprit logique et le sens du réel) ainsi qu’Antonin Artaud qui préconise un théâtre de cruauté, sont les précurseurs du théâtre de l’absurde.

Le 16 mai 1950
a lieu la première représentation de La cantatrice chauve de Ionesco, s’en suit La Grande et la petite Manœuvre d’Arthur Adamov (11 novembre 1950) et En attendant Godot de Samuel Beckett (3 juin 1953).Les premières représentations ne firent pas d’émule mais une polémique (qui par le passé donna naissance à de grands mouvements) naissante mis en avant ce nouveau genre. En effet un journaliste, Jacques Lemarchand, lança l’appellation « théâtre de l’absurde », nom qui fut adopté. La reconnaissance de se théâtre se fera lentement allant des petits théâtres d’art et d’essai aux grandes salles parisiennes. Cependant, ce mouvement ne possède pas de manifeste.

Le théâtre de l’absurde se caractérise par la disparition de l’histoire (les situations n’évoluent pas), la crise du personnage (présenté comme un pantin qui perd parfois son identité) et un certain tragique de la conscience (solitude, souffrance, absurdité de la condition humaine). Il dénonce la société sur un ton plein de dérision et d’humour noir absolu...


Mise en scène de " Ubu Roi " écrit par Alfred Jarry

jeudi 17 février 2011

Les Lumières , leurs combats ...

Les Lumières désignent le mouvement culturel et philosophique qui a dominé, en Europe et particulièrement en France, le XVIIIe siècle auquel il a donné son nom de siècle des Lumières.
Les penseurs, scientifiques et écrivains ont imprimé sur cette époque leur esprit critique, se donnant pour tâche d'éclairer par la "Raison" une humanité plongée aussi bien dans les "ténèbres" de l'ignorance, que dans l’"arbitraire" politique, aveuglée par l’"obscurantisme", la "superstition" et le "fanatisme" religieux autant que par les "préjugés" moraux.

Les membres des Lumières, se voyaient comme une élite œuvrant pour le progrès de l'humanité. En refusant de reconnaître  ce qui a toujours été reconnu tel, ils ont procédé à un renouvellement des connaissances scientifiques, et à une refondation de l’éthique et de la société de leur temps. L’influence de leurs écrits a été déterminante dans les grands événements de la fin du XVIIIe siècle que sont la Déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique et la Révolution française.On peut dire la pensée des Lumières est issue d’un contexte spécifique de maturation des idées héritées principalement de la Renaissance et de la Réforme.

Pour étudier plus en détail le mouvement des Lumières nous pouvons nous posés ces 3 questions :

° Sur quoi se fonde la pensée des Lumières ?

°  Quels sont leurs principes en matières de religion ?

° Quelles critiques sur le modèle sociale de l'époque ?


La pensée des Lumières

Les Lumières se fondent donc sur la croyance en un monde rationnel, ordonné et compréhensible, exigeant de l’homme l’établissement d’une connaissance également rationnelle et méthodique. Des lois gouvernent, aussi bien la nature, que les sociétés et le pouvoir doit y être soumis.Dans le Contrat social, Jean-Jacques Rousseau développe une conception de l'origine de la société et celle de la loi comme expression de la volonté générale des individus et non des corps, états ou groupes, mais surtout de préserver la liberté individuelle comme droit imprescriptible (le seul droit tiré de Dieu).

La pensée des Lumières crée ou réinvente donc les idées de liberté, propriété et rationalité, et son influence reste prédominante dans la pensée contemporaine.

Leurs vision religieuse 

Les philosophes des Lumières ont pris leur distance à l'égard de la religion dominante de l'époque. S'inscrivant dans le courant cartésien, rationaliste, ils se sont démarqués de la religion par refus du principe d'autorité, qui régit la croyance, au nom de la raison, autonome dans ses jugements. Ils n'étaient pas pour autant contre toute religion : la plupart reprennent à leur compte la foi religieuse au Dieu du monothéisme judéo-chrétien, sous la forme du théisme ou du déisme comme Voltaire et Rousseau

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dimanche 6 février 2011

Un honneur pour Balzac...

Honoré de Balzac, né Honoré Balzac à Tours le 20 mai 1799 (1er prairial an VII) et mort à Paris le 18 août 1850, est un écrivain français. Tour à tour romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d'art, essayiste, journaliste, imprimeur.

Cromwell fut le premier essai qu'il écrivit mais cette tragédie ne reçut que peu d'encouragements par la famille et les amis. C'est pourquoi il produisit ses premières œuvres en partenariat avec d'autres auteurs et sous un pseudonyme. En 1826, Balzac se fit également éditeur puis imprimeur et contracta un grand nombre de dettes (environ 100 000 francs). C'est pour pouvoir rembourser toutes ses dettes qu'il devint journaliste dans La Silhouette, La Caricature mais aussi La Chronique de Paris en 1836 (tous des journaux parisiens). A partir de cette date, la plupart des romans de Balzac furent d'abord publiés en feuilleton avant d'être édités en volume.
Dès lors, il ne vécut que pour la littérature et à un rythme de forcené.

Le Dernier Chouan ou Le Bretagne fut le premier roman que Balzac signa de son vrai nom, en 1800. Ce fut un échec commercial mais il avait fait le premier pas en le signant. Le génie balzacien arriva en octobre 1829 quand Balzac rédigea La Maison du chat qui pelote.

En 1832, l'auteur annonça à une mystérieuse correspondante du nom de la comtesse Eve Hanska l'œuvre Eugénie Grandet.

 En 1842, pour la première fois, une édition de La Comédie Humaine (Roman crée plus tôt) apparut de façon complète. C'est alors que l'œuvre ne cessa de s'enrichir.

En 1845, Balzac chercha à donner une structure plus ferme à La Comédie Humaine et décida que l'œuvre complète comprendrait cent trente-sept romans, qu'il groupa en trois parties, "étude de mœurs ", "études philosophiques " et "études analytiques".
    Atteint de crises cardiaques successives, d'étouffements et de bronchites, Balzac nous quitta  le 18 août 1850, très peu de temps après avoir épousé la ravissante  Eve Hanska ...

jeudi 20 janvier 2011

Pour continuer...

Le réalisme est un mouvement artistique moderne apparu en Europe dans la seconde moitié du XIXe siècle, notamment en Italie et en Allemagne. Il vient du latin « realis » signifiant « réel » (de « res » = chose, réalité).  Il est née du besoin de réagir contre l'esprit romantique et contre « la sottise, le poncif et le bon sens ».

Il cherche à montrer la réalité telle qu'elle est, sans artifice et sans idéalisation, choisissant ses sujets dans les classes moyennes ou populaires, et abordant des thèmes comme le travail salarié, les relations conjugales, ou les affrontements sociaux. Il s'oppose ainsi au romantisme, qui a dominé la première moitié du siècle, et au classicisme.

Nous allons dans la mesure de nos moyens de recherches et d'expirimentation sur notre sujet parler dans un premier temps de l'artiste réaliste, j'ai nommé : Honoré de Balzac. Dans un deuxième temps nous verrons Qu'est ce que la Comédie Humaine, et ce que Balzac voulut faire de cette oeuvre.